Naissance d'un vizir

14 août 1926 Naissance de René Goscinny à Paris.

5 mars 1930 Naissance de Jean Tabary à Stockholm.

1961 Première collaboration entre Goscinny et Tabary qui créent Valentin le vagabond pour Pilote.

1962 Naissance d’Iznogoud. Première parution des Aventures de calife Haroun El Poussah dans le numéro 1 du journal Record.

1962-1968 Quarante quatre épisodes des aventures du grand vizir paraissent dans le journal Record, ainsi qu’une série d’épilogues comiques intitulée Les retours d’Iznogoud (de 1965 à 1967).

1966 Premier album en librairie « Le grand vizir Iznogoud ». 

1968-1973 Iznogoud rejoint Astérix et Lucky Luke dans le journal Pilote.

1974-1977 Toutes les semaines Goscinny et Tabary mettent en scène leur héros dans le Journal du Dimanche : Iznogoud commente l’actualité.

1977 Décès de René Goscinny le 5 novembre. Tabary continue seul les aventures d’Iznogoud.

1978 Parution posthume du dernier album scénarisé par Goscinny : « Je veux être calife à la place du calife ».

1979 Jean Tabary créé sa propre maison d’édition et publie 20 albums d’Iznogoud sous la double signature Goscinny-Tabary.

1995 Iznogoud en dessin animé pour la télévision. 52 épisodes de 13 minutes diffusés dans 24 pays.

2005 Le film Iznogoud réalisé par Patrick Braoudé totalise 2,5 millions d’entrées.

2011 Décès de Jean Tabary le 18 août.

2011 IMAV éditions, nouvel éditeur d’Iznogoud.

2012 Iznogoud Président chez Imav éditions. Scénario : Nicolas Canteloup et Laurent Vassilian. Dessins : Nicolas Tabary. 

2012 Premier volume de l’Intégrale : Iznogoud 25 histoires de Goscinny et Tabary de 1962 à 1978.  Imav éditions.

2015 Iznogoud de père en fils chez Imav éditions. Scénario : Laurent Vassilian. Dessins : Nicolas Tabary.

2015 Deuxième volume de l’Intégrale : Iznogoud 5 albums de Jean Tabary de 1978 à 1982. Imav éditions.

 

« Je veux être calife à la place du calife » répète inlassablement Iznogoud. Cette expression, aujourd’hui passée dans le langage courant est l’une des grandes trouvailles de René Goscinny. Elle est à la fois le moteur et le symbole de cette série culte. 

Une formule devenue plus célèbre même que le personnage qui la clame ! 

 

Une seule obsession

Iznogoud a une seule et unique obsession : prendre la place du bon, très bon calife, Haroun el Poussah. Il imagine toutes sortes de stratagèmes, plus malveillants les uns que les autres, qui systématiquement se retournent contre lui. 

 

1962 

Tout commence en 1962. René Goscinny est alors le patron de Pilote et déjà l’auteur d’Astérix, de Lucky Luke et du Petit Nicolas. Ce dernier jouera d’ailleurs un rôle décisif dans la naissance d’Iznogoud. Goscinny est l’auteur de bandes dessinées dont tout le monde courtise la signature, c’est donc très naturellement que les éditions de la Bonne Presse le sollicite pour collaborer à un nouveau journal : Record. Il a carte blanche pour créer un personnage. Il va alors s’associer à Jean Tabary avec qui il a déjà réalisé les aventures de Valentin le Vagabond

 

Une histoire de détective…

Jean Tabary raconte :

- « Goscinny m’a téléphoné pour me demander si je voulais faire avec lui une autre série. Il était question d’une série policière avec un détective… Bref, je dessine un détective et quelques personnages secondaires… Quelques jours plus tard il me demande de venir lire le synopsis. Je le lis et je découvre avec stupéfaction que ce n’est pas du tout une histoire de détective : c’est l’histoire d’un abominable grand vizir, à l’époque des Milles et Une Nuits ! Ah oui ! me dit Goscinny, j’ai oublié de te prévenir : j’ai changé d’idée ! ».

 

 

Iznogoud est né dans les aventures du Petit Nicolas

René Goscinny explique : «Tout d’un coup, je me suis souvenu que, dans une aventure du Petit Nicolas, il y a un moniteur de colonie de vacances qui raconte, pendant la sieste des histoires aux enfants : un grand vizir veut sans cesse devenir calife à la place du calife ».

 

Dans l’urgence Tabary dessine alors personnages et décors de cette parodie de conte oriental.

 

La première histoire d’Iznogoud paraît dans Record du 15 janvier 1962. Quarante-quatre épisodes du vizir sont publiés y compris une série d’épilogues comiques intitulée Les retours d’Iznogoud (mars 1965 – septembre 1967)

 

Haroun donne son titre à la série

Iznogoud ne parviendra jamais à être calife à la place du calife, en revanche il ravit la vedette, et ce sera là sa seule réussite, au bon Haroun El Poussah, qui était à l’origine le héros titre de la série.

 

Le calife Haroun El Poussah 

Haroun décrète sans faillir : « Je suis bon ».

« Il ne fait rien et le fait bien  écrit Goscinny, c’est un gros bonhomme très bête et immobile qui ne comprend rien. Et il a autour de lui ce petit vizir qui s’agite et court dans tous les sens… il ne soupçonne pas la méchanceté de son vizir ». Et Haroun, léger et insouciant, échappe à tous les pièges imaginés par son Grand Vizir qu’il s’obstine à appeler  «  Mon bon Iznogoud ».

 

Iznogoud

Goscinny fait du seul nom de son antihéros un calembour et voilà ce petit personnage (1,50 mètres babouches comprises) qui surgit du crayon vif et nerveux de Tabary.

 

 

Un héros méchant 

« C’est l’un des rares héros de la bande dessinée qui soit entièrement méchant. Pourtant le public en est arrivé à le prendre en sympathie. Je lui ai donné une telle perfection dans l’ignoble qu’on souhaite qu’il réussisse dans ses entreprises les plus basses ! » s’amuse Goscinny. 

 

Dilat Laraht

Pour parvenir à ses fins, Iznogoud peut compter sur son fidèle homme de main, Dilat Laraht, sorte de Scapin impuissant et révolté : « Patron nous allons au-devant de gigantesques échecs ».

 

Dans Bagdad la magnifique, tout est magie 

Iznogoud convoque en vrac génies, fakirs, djinns, fées et autres hypnotiseurs. Avare il menace d’empaler ceux qui lui résistent : « Je t’inscris sur mon carnet de pal ». 

Systématiquement victime des sortilèges qu’il met en œuvre, Iznogoud échoue sans se lasser. 

 

Calembours 

Avec Astérix, Lucky Luke et Le Petit Nicolas, Iznogoud est l’un des quatre héros fétiches de René Goscinny qui prenait au maniement du calembour un plaisir intense ! 

Et c’est ainsi qu’apparaissent le Mède Indjapahn, le Djinn tonique, Kholi Bey (et son magasin de farces et attrapes), le Conteur Agaz, … Et tant d’autres !

 

 

Une série culte 

A partir de mai 1968, Iznogoud quitte Record pour le légendaire magazine Pilote. 

En 1974, sous forme de strip réalisés par Goscinny et Tabary, Iznogoud commente l’actualité toute les semaines dans le Journal du Dimanche

 

A la mort de René Goscinny en 1977 (14 albums), Jean Tabary continuera seul les aventures du Grand Vizir : « Les personnages qu’il avait imaginés étaient tellement forts qu’il suffisait des les suivre ! » dira le dessinateur.

En août 2011, Jean Tabary s’éteint, laissant derrière lui une grande famille de personnages.

Les aventures d’Iznogoud représentent à ce jour 30 albums. Le vizir connaîtra même les joies du petit et du grand écran (une série en dessin animé de 52 épisodes diffusée en 1995 et un film sorti en 2005)

 

IMAV, le nouvel éditeur d’Iznogoud 

En 2012, Iznogoud rejoint le Petit Nicolas chez Imav éditions pour de nouvelles aventures…

 

Iznogoud a bien l’intention de continuer à comploter, trahir et escroquer, animé par une nouvelle génération de scénaristes et de dessinateurs.